Même avec un cadre clair, gérer des débats n’est pas forcément aisé et, comme le rappellent régulièrement de nombreux enseignants et éducateurs, ils ne sont pas souvent formés pour. En s’informant un peu, en allant voir comment font quelques collègues et surtout en s’autorisant concrètement davantage de discussions avec les élèves, il est cependant possible de dépasser ce sentiment d’incapacité et de se rendre compte de tout le potentiel d’apaisement que le débat peut avoir sur un groupe. Sur ce chemin, plusieurs défis sont cependant à relever.
Délaisser la posture du « maître connaissant » pour celle du « curieux questionnant »
Le premier est de sortir de la position du « maître » ; de cette idée qu’un enseignant doit forcément en savoir plus que les élèves s’il veut entrer en échange avec eux. Si cette posture peut être utile dans le rapport à la matière, elle est contre-productive au niveau des échanges puisqu’elle suppose par définition que les idées de certains protagonistes ont plus de valeur que celles d’autres. À l’inverse, lorsqu’un adulte accepte de débattre sans forcément en savoir plus que les élèves, il peut alors leur apprendre plus efficacement les principes-mêmes du débat que sont l’écoute, la remise en question, la capacité à poser des questions, le cheminement intellectuel…
Le second défi est d’apprendre que, même lorsqu’on ne maîtrise pas tous les outils d’une démarche, elle peut être bénéfique. Même s’ils ne sont pas parfaitement gérés, beaucoup de débats sont positifs lorsque les adultes tentent de mettre en pratique ce qu’ils recherchent : la culture de positions de bienveillance, l’écoute, la remise en question, la patience avant de se positionner…
Le troisième défi est de dégager du temps. Il ne suffit pas de se rendre compte de l’intérêt des débats. Lorsqu’ils prennent place, il faut également les articuler avec les autres contraintes, « horaires » et « programmes » notamment.
Lorsqu’un débat surgit, il est important de savoir qu’on peut toujours le postposer. Si des débats existent avec les élèves, ils comprendront souvent que ce n’est pas une manière de s’en débarrasser.
Si le moment est opportun ou s’il n’y a pas d’autre choix, les règles qui suivent sont très utiles pour aborder la plupart des débats :
En plus de ces principes de gestion générale d’un débat, nous vous invitons à consulter la fiche suivante traitant de la manière de réagir aux violences et propos antidémocratiques.
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