Dans un groupe de jeunes (et de moins jeunes), les débats peuvent survenir à de multiples moments. Actualités mondiales, nationales, du quartier, des proches… de nombreux événements peuvent amener dans vos espaces des questions à traiter dans l’urgence, à débattre. Il arrive bien sûr que ces débats soient reportables à d’autres moments, pour être mieux cadrés, pour être davantage préparés, mais il arrive aussi de percevoir une nécessité de traiter tout de suite l’enjeu.
Saisir l’opportunité du débat… ou pas
Ceci dit, si ouvrir la parole est parfois nécessaire, il y a cependant de la liberté dans la manière d’organiser cette parole. C’est bien là le défi de cette fiche : proposer différents outils utilisables en première ligne, pour cadrer un débat qui se révèle opportun, ou que l’urgence ne permet pas de postposer.
Animer un débat d’intelligence collective
La première option est la plus habituelle : simplement gérer le débat en respectant les principes de la fiche de « gestion des échanges » (Annexe 2).
Prendre un temps de réflexion individuelle
Une seconde option est de proposer aux élèves de prendre d’abord un temps individuel pour lister leurs arguments sur une feuille. Il ne s’agit pas de faire des phrases complètes, mais au moins de mettre des mots clés. La stratégie comporte l’avantage de diminuer fortement les effets de mimétisme dans le groupe. Lorsque les émotions sont très vives, cette stratégie n’est cependant pas toujours accessible pour tous, certains jeunes ayant trop besoin de décharger leurs émotions. Le cas échéant, il est possible de les prendre à part (puisque les autres sont au travail) de manière précisément à amortir un peu leurs émotions.
Noter les « pour » et les « contre »
Une troisième option est de lister les arguments pour et contre par rapport à la question du débat. Dans cette option, il est important de noter sur un tableau les arguments, en organisant le tableau en deux colonnes. Cette stratégie a l’avantage de faire diminuer la tension émotionnelle de certains : ils sont reconnus parce que notés au tableau. Elle permet aussi de creuser avec les élèves les arguments auxquels ils n’auraient pas pensé. En ressources, nous proposons également d’autres formes de tableaux pour soutenir la réflexion des élèves.
Diviser le groupe, augmenter le temps et la liberté de parole
Une quatrième option est celle de faire d’abord débattre les élèves en petits groupes. Cette option est particulièrement intéressante si vous ressentez que les élèves ont un grand besoin de parler du sujet. S’ils parlent en trois ou quatre groupes en parallèle, leur besoin de parler est donc globalement 3 à 4 fois plus rencontré. Pour que cela soit facile à gérer en même temps que rapide, l’idée est que les groupes soient plutôt des groupes d’affinités, induisant dès lors une plus grande confiance dans la parole partagée. Si vous constatez que, dans le groupe dans son ensemble, une ou plusieurs positions sont minorisées, cette stratégie est très utile : elle permet de diminuer la pression du groupe sur les minorités. Après la discussion en petits groupes, on revient bien évidemment en grand groupe pour mettre en commun.
Le débat de position, expression silencieuse (et utile) de tous
Si vous sentez que les élèves ont besoin de bouger, ont besoin de donner leur avis, mais n’ont pas forcément envie de parler, il est possible aussi d’utiliser la technique du « je me positionne » (voir ressources). Cette technique est cependant à déconseiller si vous avez des élèves fortement minorisés, car elle risque d’accentuer leur isolement.
Enfin, il est également possible de recourir à la technique de la joute en arène, technique évoquée dans la fiche sur les joutes verbales (voir annexe 9).
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