Plus que dans toute autre situation avec les jeunes, les débats polarisants nous révèlent des situations et des souffrances qui peuvent nous dépasser. Entre le sentiment de devoir répondre à la demande des jeunes et celui de n’être pas la personne la plus compétente pour cela, que faire ?
C’est là le paradoxe de bien des situations d’éducation. Lorsque des jeunes accordent leur confiance aux éducateurs, professeurs ou travailleurs sociaux qu’ils ont en face d’eux, ces derniers ne se sentent pas forcément compétents pour y répondre adéquatement. Dans ces circonstances, tout l’enjeu est de répondre à la demande, avec bienveillance et professionnalisme, mais en même temps de ne pas croire qu’on peut faire face à toutes les situations seulement avec de la bonne volonté.
Assumer la demande, mais pas seul
Pour sortir gagnant de l’impasse, l’idéal est de parvenir à accepter la demande des jeunes, et d’ensuite les accompagner vers des services compétents lorsque c’est opportun. L’enjeu n’est donc pas de se débarrasser d’une situation trop compliquée, mais simplement de pouvoir accompagner le jeune, d’aller avec lui vers la ou les personnes concernées.
À court terme, faire le point pour faire appel
À court terme, face à la demande, il n’est jamais opportun de passer la main tout de suite. L’idéal est d’écouter, d’aider à établir les faits, les émotions, les besoins. Une fois la situation éclaircie, il s’agit alors de voir quels sont les éléments que vous pouvez prendre en charge seul, et quels sont ceux pour lesquels vous avez besoin d’aide. Dans la gestion du débat avec le ou les jeunes concernés, la CNV est très importante : Quels sont les faits ? Comment les uns et les autres peuvent se situer par rapport à ces faits ? Comment imaginer la suite ?
Faire équipe aussi avec le jeune
Après analyse, à moyen terme, il se peut que passer la main soit la meilleure option. Pour ce faire, il est nécessaire de prévenir le jeune d’abord. Si cela lui pose un problème, il est primordial que vous puissiez lui expliquer pourquoi vous n’êtes pas d’accord, même si c’est juste une question d’émotions et de sentiments. Une fois que vous avez rencontré un professionnel de l’accompagnement, si vous sentez que la relation est établie, vous pouvez alors prendre un peu de distance.
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