Un(e) élève explique que les femmes doivent rester à la maison et obéir à leurs maris. D’autres élèves de la classe réagissent vivement. La discussion s’emballe. Que faire ?
Ce sujet concentre de manière assez forte à la fois les débats sur le lien entre société traditionnelle et société moderne, ainsi que ceux qui sont internes même aux mouvements féministes. De ce fait, ce genre de débat peut déboucher sur des situations similaires à la fiche 5.2.2 qui concerne l’autorité des femmes, ou à l’inverse sur des questions qui sont liées aux différentes formes de féminisme.
Dans ce débat, tout l’enjeu sera de déconstruire simultanément les arguments d’autorité qui affirment que ce modèle n’a jamais existé, les arguments d’infaisabilité qui dénoncent l’utopie ainsi que les arguments culturels qui affirment que ce n’est pas ce que les gens veulent.
À court terme, pointer le décalage
À court terme, il est judicieux de commencer par pointer le décalage entre la position de l’élève et les droits de notre système. Comme souvent, il s’agit ici de le faire sans jugement et avec un certain détachement, mais de ne pas se priver de constater les faits.
Dans la suite de ce constat, la stratégie de la maïeutique est tout à fait appropriée pour accompagner les élèves dans leurs réflexions. Dans le processus, le but est d’utiliser les questions pour les aider à comprendre les principes qui se situent derrière leurs positions, tout comme les points communs et les différences (Voir Annexe 7).
À moyen terme, ouvrir aux notions et aux modèles culturels
À moyen terme, il peut être intéressant de faire un peu d’histoire et de montrer les systèmes qui ont existé sans être patriarcaux afin de déconstruire l’argument d’autorité (voir ressources). Il peut aussi être judicieux d’aborder les exemples du présent parmi ceux qui montrent que c’est « faisable ». À l’inverse, c’est toujours opportun de montrer une partie de l’immense dossier des violences faites aux femmes et qui sont la conséquence de ce mode de fonctionnement. Pour décentrer le débat par rapport à la tradition autant que par rapport au féminisme occidental, il peut enfin être bon de réfléchir aux notions de féminin et de masculin, indépendamment des genres mais en lien avec les attitudes.
À long terme, il existe de nombreuses associations qui proposent des projets et des activités permettant de travailler sur ce thème, à travers la question de l’autorité et de la liberté, de la répartition des tâches (notamment ménagères), de la place en politique ou à des postes de responsabilité…
Plateforme éducative sur l’égalité des sexes, MATHILDA propose plus de 80 vidéos, accompagnées de ressources pédagogiques, sur les thématiques de l’égalité entre les sexes, dans tous les domaines. Cette plateforme collaborative permet également d’échanger des idées, des questionnements et des réalisations.
Une émission érudite mais très accessible, souvent passionnante, qui s’intéresse au sexisme en partant des hommes. On y entend des spécialistes parler (en vrac et dans le désordre) de sexualité, d’injonctions sociales, de tâches ménagères, de harcèlement, de violence, de langage… Le tout avec une ambition affichée : de la domination masculine faire « table rase ».
Manuel développé par le Conseil de l’Europe destiné à guider le travail de l’enseignant avec les élèves concernant les questions de genre et les violences en relation avec le genre. Il propose une réflexion sur le genre et la violence basée sur le genre, des informations de référence sur les plans juridique, politique et social et des outils et des ressources pour des activités avec les jeunes.
https://www.universitedesfemmes.be/images/Universite-Femmes/Sensibiliser/Egal-e_2020.pdf
www.ecolecitoyenne.org/fiche/quelques-societes-matriarcales
Ressources spécifiques dans ce guide
Pour jouter ou en débattre autrement (voir Annexe 9)
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