Des élèves manifestent leur manque complet de confiance dans les institutions du pays : “les politiciens sont tous pourris”, “la justice est pourrie”, “la police est toujours contre nous”… Que faire ?
Cette situation est très fréquente et témoigne d’une société au sein de laquelle la relation de confiance entre le citoyen et l’État s’est effritée. Chez les jeunes, ce sentiment de distance est régulièrement encore plus fort, d’où l’importance de rebondir sur ce genre de situation. Étant donné que, face au jeune, l’adulte représente symboliquement l’institution défiée, la tâche est à la fois délicate et opportune. Dans cette situation en particulier, il est bon de partir de ce que les élèves ont vécu, de voir d’où viennent leurs idées et d’en faire une base de questionnement. Il est également utile d’avoir à l’esprit que, plus vous travaillez concrètement avec les élèves, plus votre relation s’améliore, plus ils s’impliquent dans l’école, plus leur relation à la société et à l’État s’en trouve améliorée.
Entre le jeune et l’État, incarner la relation à changer
Face à ce genre de remise en question de l’institution, il est déconseillé de réagir de manière péremptoire, même avec une phrase intelligente du genre : « La démocratie est le pire des systèmes, à l’exception de tous les autres ». Étant donné que vous incarnez l’institution, si votre comportement n’est pas ouvert au dialogue, c’est toute l’institution qui apparaît fermée. D’une certaine manière, cela confirme la défiance initialement exprimée.
À court terme, faire réfléchir
À court terme, l’idéal est d’utiliser la maïeutique (Annexe 7) pour faire réfléchir les élèves à ce qu’est l’État et en quoi, au quotidien, ils en profitent. Dans ce travail, il est important de bien demander aux jeunes d’où leur viennent leurs idées et de valoriser les expériences qu’ils auraient déjà rencontrées. Il n’y a aucun besoin de les nier, mais bien de les aider à remettre ces expériences dans un contexte plus large : celui d’un État qui peut poser problème mais leur rend également service au quotidien. Pour y parvenir, pourquoi ne pas faire un brainstorming sur les fonctions de l’État et les services qu’elle rend aux citoyens ? Si l’école met en place un système d’élection crédible, il ne faut pas hésiter à y faire référence pour le mettre en lien avec l’ensemble de la société.
À moyen terme, approfondir la question de l’État
À moyen terme, il est bon de faire des animations permettant de mieux comprendre les différentes fonctions de l’État (comme l’exercice de la ville par exemple).
Dans la suite, il est bien sûr possible de poursuivre le travail en approfondissant l’une ou l’autre de ces fonctions, à travers une visite, un dossier, un témoignage… Ce travail peut concerner la partie politique de l’État, ou ses différentes fonctions administratives, voire le monde judiciaire.
Au terme de ce parcours, conclure sur une joute à partir de questions du genre « Faut-il moins d’État ? » (Voir Annexe 9).
Le workshop Democracity est un jeu de rôles : les participants, en petits groupes, forment un parti politique et établissent un programme. En discutant et en argumentant avec les autres partis, les participants construisent une ville. Ils doivent défendre leurs priorités, et tenir compte des réalités budgétaires. Chacun expérimente donc les contraintes et les enjeux de la démocratie représentative, tout en en apprenant plus sur le fonctionnement de nos institutions.
https://reform.be/nos-activites/en-classe/outils-pedagogiques/
Les éléments théoriques du kit ont été relus par le CRISP :
Ressources spécifiques dans ce guide
Pour jouter ou en débattre autrement (voir Annexe 9)
THE E-LEARNING TOOL
This project is co-funded by the Internal Security Fund of the European Union – GA N° 871038