Certains élèves font référence à des manifestations d’extrême gauche en justifiant les violences. Ils expliquent que c’est le système qui est injuste et que la violence est parfois nécessaire pour réveiller le politique. Comment réagir ?
Tout d’abord, il est important de garder en tête que les mouvements cités ci-dessus sont des formes d’extrémisme et que ceux-ci ne peuvent être tolérés. Le fait que certains jeunes remettent le système actuel en question est compréhensible, celui-ci n’étant pas parfait, et ce type de questionnement faisant partie de l’adolescence. Cependant, il est crucial de faire comprendre à ces élèves que ces mouvements restent extrémistes et que rien ne justifie la violence. Pour toutes ces raisons, traiter de ce sujet avec les élèves demandera de l’habileté et de la patience, tout autant que de l’intransigeance si d’aventure certains jeunes voulaient transférer au cadre local de l’école la violence qu’ils prônent à l’échelle internationale.
À court terme, accueillir l’implication et mener à la réflexion
À court terme, il est important d’accueillir la parole des élèves et d’essayer de comprendre celle-ci, avant d’en parler en classe. Il est bon également d’ouvrir la discussion et le champ des possibles en termes d’idées tout en étant intransigeant dans la gestion du respect au niveau des échanges. Comme il s’agit d’un rapport à l’État et au système, il est par exemple hors de question que la colère que certains jeunes ont par rapport au système ne se transfère sur certains de leurs camarades qui l’incarneraient à leurs yeux. Revenir au cadre de respect est donc dans certains cas plus qu’indiqué.
À court terme toujours, utiliser la maïeutique (Annexe 7) pour faire réfléchir les élèves et pour les amener à préciser leurs positions et leurs idées est plus qu’indiqué. Sur le chemin, utiliser le tableau des « faits et émotions » ou celui des « arguments pour et contre » (Annexe 4) peut régulièrement être opportun.
À moyen terme, questionner le changement
À moyen terme, il y a plusieurs options selon les scénarios. Il peut par exemple être très intéressant de travailler avec les élèves sur les théories du changement, sur les personnages historiques qui ont réussi à générer du changement, sur la théorie de la minorité consistante ou du conformisme éclairé.
À moyen et long terme, mettre la main à la pâte
À moyen/long terme, engager les élèves dans un projet qui vise à faire évoluer les mentalités est évidemment une piste à suivre. Certes, il se peut que le projet ne fonctionne pas et renforce le sentiment de certains qu’il n’y a que la violence qui est utile. Mais en même temps, cela leur montrera que l’institution n’est pas complètement contre eux puisque vous en êtes le représentant et que vous êtes à leurs côtés. Et puis, si vous faites de bons choix, il est possible que vous gagniez de petites victoires. Enfin, via les échecs comme les réussites, il n’y a rien de tel que des expériences concrètes pour sortir les élèves de certaines projections fantasmées. Il n’y a rien de tel que des réalisations dont on peut être fier pour que la colère fasse place à davantage de lucidité.
Ressources spécifiques dans ce guide
Pour jouter ou en débattre autrement (voir Annexe 9)
THE E-LEARNING TOOL
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