La vie est pleine d’événements interpellants et de sujets de réflexion passionnants. De ce fait, lorsqu’on y est ouvert, il est possible de débattre tous les jours de la semaine avec les adolescents. Cependant, même si le débat peut être un excellent support pédagogique, donner le sentiment aux jeunes qu’on peut discuter de tout, tout le temps, n’est pas une bonne chose. D’une part, il y a d’autres objectifs à poursuivre, et de l’autre, ce n’est pas un bon message à leur envoyer que cette possibilité d’arrêter tout dès qu’il y a une discussion, fut-elle pertinente.
Pour toutes ces raisons, le débat doit toujours être le choix de l’animateur, avec pour chaque option des avantages et des inconvénients. Comme les sujets sont a priori illimités, il convient de choisir ceux que l’on abordera et ceux que l’on reportera, parce qu’il y a d’autres choses à faire, mais aussi parce que les capacités de remise en question des jeunes ne sont pas illimitées. Trop multiplier les discussions, c’est diminuer les capacités de chacune d’entre elles de réellement impacter les jeunes. Dans le même ordre d’idées, il est fondamental de bien peser l’ordre dans lequel les débats sont abordés. Selon les identités en présence, selon la relation de confiance installée, selon la maturité des jeunes… il y a un réel intérêt à voir où en sont ces jeunes, quels sont les débats qui peuvent les impacter et les remettre en question, et quels sont ceux qui sont intéressants à envisager pour la suite.
Quel débat ? À quel moment ? Et comment ?
En d’autres termes, le talent de l’animateur, c’est de voir le point de départ des membres de son groupe, de saisir les remises en question qui sont à leur portée et d’ensuite enchaîner les thèmes pour les mener le plus loin possible, le tout en menant de front les autres missions éducatives et en veillant à ne pas les gaver.
Que ce soit pour le débat à court terme ou pour le débat rituel, il est enfin bon d’avoir en tête que, comme toutes les démarches éducatives, le débat est une forme d’agriculture : on sait ce que l’on sème, mais on ne connaît jamais à l’avance, ni les fruits et légumes visés, ni le moment de leur récolte. La patience et la confiance sont donc de mise.
À Court terme, réfléchir vite, et se faire confiance
À court terme, il est donc toujours bon de se demander : « Est-ce le moment de débattre ? », « Sinon quand ? » ou « Ce débat leur est-il accessible ? ». Évidemment, il est difficile d’avoir du recul lorsque l’on est « à chaud ». En même temps, il est important de se faire confiance et de savoir que : (1) c’est l’erreur qui nous fait progresser et (2) une bonne réaction à chaud est deux fois plus efficace, ce qui veut dire que le jeu en vaut la chandelle.
À moyen terme, prévoir les espaces de débat
À moyen terme, si ce n’est déjà fait avant, il est important d’instituer des espaces de débat, comme un cercle de parole régulier par exemple, ou un moment dans la semaine dédié au café philo ou au débat tout simplement. Par l’existence de cet espace de débat, il sera alors facile d’y reporter les propositions des élèves, et ainsi d’éviter de perturber le déroulement habituel des activités.
THE E-LEARNING TOOL
This project is co-funded by the Internal Security Fund of the European Union – GA N° 871038