Dans les débats polarisants, les émotions occupent une place très importante. Il y a les émotions suscitées par le débat lui-même, par les projections identitaires qu’il génère. Il y a aussi les émotions liées à l’état des participants au moment où ils arrivent dans une activité : en fonction de leur journée, de leur situations familiales et/ou amicales. Tout au long d’un débat, l’animateur a toujours à gérer les émotions qui émergent des échanges, notamment en s’appuyant sur les fiches présentées ci-dessus.
Pour mieux réfléchir, accueillir les émotions, les anticiper…
Lorsque les émotions ne sont pas suffisamment prises en considération, elles peuvent en effet réellement parasiter les échanges, et ce de multiples manières : stress communicatif, indisponibilité aux discussions, demande de reconnaissance omniprésente, surcharge émotionnelle dans les intonations, voire même silences apparemment indifférents… Lorsque c’est possible, il est donc plus confortable d’anticiper en prenant un temps spécifique de gestion des émotions, en amont de n’importe quel débat, et même souvent de bien des activités. C’est en ce sens que cette fiche référence quelques outils d’expression des émotions, à la fois variés, plus ou moins rapides et toujours judicieux pour apaiser la température émotionnelle dans un groupe.
À court terme, réfléchir ou reporter
À court terme, il est possible, tout d’abord, de prendre acte de la discussion et du sujet, et d’annoncer qu’on y reviendra au cours suivant. Entre-temps, s’informer et préparer quelque chose (voir ressources). Attention, cela suppose d’effectivement revenir sur le sujet, sinon les élèves le voient comme une stratégie d’évitement.
À court terme toujours, il est possible d’utiliser la stratégie de la maïeutique (Annexe 7) et poser des questions aux jeunes pour voir en quoi ils sont en désaccord et/ou en accord, quels sont les faits, quels sont les enjeux… Il est enfin possible de faire quelques recherches « à chaud » pour accompagner cette réflexion d’information de première main (Annexe 4).
À moyen terme, approfondir et élargir
À moyen terme, il est ensuite possible de revenir en classe avec de la documentation sur le sujet, afin de supporter un travail en groupe ou de mettre en place un débat. Selon les questions identitaires de la classe, vous pouvez ne pas vous contenter d’un seul sujet international, mais profiter de l’occasion pour faire réfléchir les élèves sur plusieurs d’entre eux. Cela comportera l’avantage de montrer une ouverture sur diverses identités, mais l’inconvénient de vous donner davantage de travail de préparation. Que ce soit sur un ou plusieurs thèmes, il est bon de se référer aux fiches de consignes ainsi qu’aux sites d’information en ressources.
À moyen et long terme, exprimer et partager
À moyen/long terme, il est possible de faire une exposition interactive entre élèves (et éventuellement ouverte vers l’extérieur) avec les productions informatives des autres classes. Plus modestement, une simple présentation en classe fera aussi l’affaire. Dans un cas comme dans l’autre, il sera opportun d’accompagner la démarche de débat avec les élèves bénéficiaires des présentations.
À long terme toujours, il est également possible de mettre en place une collaboration avec des associations travaillant sur ces thèmes-là, ou de suivre l’un des projets de « Démocratie ou barbarie ? ».
S’il existe un projet de journalisme dans l’école, il ne faut pas se priver d’y écrire l’une ou l’autre production sur le travail réalisé.
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