Vivre ensemble

Face à l’exclusion d’un jeune, quelles réactions ?

Challenges

Vous remarquez qu’un(e) élève est toujours à part du groupe principal que vous encadrez. Lorsque les autres se moquent de lui/elle, il/elle ne réagit pas. La situation s’aggrave et vous inquiète, d’autant plus qu’il/elle n’a pas le même profil culturel que les autres. Que faire ? 

 

Dans la vie de quasi chaque groupe humain, il y a des exclus. Bien qu’habituelle, cette situation est cependant vécue très régulièrement comme assez violente. Il y a donc lieu d’y réagir, mais pas n’importe comment. Étant en dehors du groupe d’élèves, il vous est en effet compliqué de réellement agir sur sa cohésion interne. C’est la raison pour laquelle la première chose à faire ici est d’écouter les jeunes pour mieux comprendre les facteurs relationnels et identitaires qui participent au rejet en question. Si ces facteurs sont essentiellement communautaires, l’idéal est de se référer à la fiche sur les replis communautaires (Fiche 5.1.1).

 

Déterminer le type et la profondeur de la mise à l’écart

Par ailleurs, certains jeunes en apparence exclus par un groupe le sont volontairement : ils n’ont pas forcément envie d’être inclus dans le groupe de leurs camarades de classe. Enfin, dans ce genre de situation, il arrive fréquemment que les actions des adultes soient totalement inopérantes, voire contre-productives. Toutes ces raisons font qu’il est plus qu’important d’être prudent dans la manière de réagir à ce type de circonstances.

Options

À court terme, soutien relationnel discret

À court terme, il vous est toujours possible de compenser l’isolement provoqué par les autres élèves en prenant davantage de temps vous-même avec lui. Ce réflexe est bien naturel, il est assez utile, mais il peut aggraver la situation du jeune puisque, aux yeux des autres, il apparaîtra alors comme d’autant plus « étranger » qu’il sera du côté des adultes. Si votre attention à son égard est positive, elle le sera donc d’autant plus qu’elle est discrète en public (marquée par des regards ou des commentaires non flagrants) ou qu’elle se manifeste dans des moments pris en dehors de la classe.

 

À moyen et long terme, réaction et activités collectives

À moyen terme, il peut être judicieux de discuter avec le jeune en question pour voir comment il vit la situation, si et à quel point il souffre de cet isolement, quels sont ses envies et ses besoins à ce niveau. En fonction de ses réponses, vous pourrez alors l’aider à mettre en place des stratégies. Si vous le jugez utile, vous pourrez aussi faire appel à d’autres pour vous aider à l’encadrer (médiateur scolaire, PMS…).

 

Au niveau de la classe, il est intéressant dans ce genre de cas de faire des activités de connaissance de soi et des autres : molécule identitaire, “je me positionne”… Bon nombre de ces activités permettent de prendre conscience que les groupes figés ne correspondent pas à l’ensemble des points communs et différences que l’on peut avoir les uns avec les autres. Il est aussi judicieux d’utiliser des outils coopératifs (cercles de parole…), voire de faire faire des travaux collectifs en s’assurant que le jeune en question est dans un groupe qui pourrait potentiellement l’accepter. Cette démarche suppose bien entendu de repérer certains élèves qui pourraient avoir une attitude de lien entre l’exclu et le groupe. Il est surtout important d’être intransigeant sur les comportements d’irrespect, et de le faire pour tous, sans donner l’impression que vous surprotégez quelqu’un.

 

À moyen/long terme, il est possible de faire des projets qui permettent de valoriser de multiples compétences, et notamment celles que vous avez constatées chez le jeune exclu. 

Ressources
  • Jeux coopératifs pour bâtir la paix, Université de Paix, Éditions Chronique Sociale, 2005
  • Jouons ensemble – 40 jeux de groupe, Non-Violence Actualité, 1993

    Ces deux ouvrages proposent, à profusion, des jeux coopératifs à mener à l’intérieur ou à l’extérieur, avec un public de tout âge. Leur déroulement, les différentes stratégies mises en place, les évaluations et l’expression du ressenti de chacun seront autant d’occasions d’éduquer à la confiance, à la coopération, à la négociation et à reconnaître la place de chacun au sein du groupe.

  • http://www.gira-coli.be/pour-les-ados/travailler-la-cohesion-3

    Ensemble de jeux sous forme de fiches téléchargeables pour travailler la cohésion d’un groupe, et ce, quelle que soit sa taille.

  • ecolecitoyenne.org/axe/bien-commun
  • ecolecitoyenne.org/theme/expression-debat
  • Centres Régionaux d’Intégration proposent des fiches pédagogiques et de nombreuses ressources dont la molécule d’identité.
    https://discri.be/wp-content/uploads//FICHE-ACTIVITE-MOLECULE-IDENTITE-Octobre-2015.pdf

 

Ressources spécifiques dans ce guide

  • Fiche 5.1.1 : Cultiver la communauté, éviter les replis
  • Annexe 13 : Résoudre les conflits relationnels

 

Pour jouter ou en débattre autrement (voir Annexe 9)

  • Sommes-nous tous égaux ?
  • L’union fait-elle la force ?
  • Faut-il avoir peur de l’autre ?
  • La fraternité est-elle innée ?

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