Black on Transparent2

Vivre ensemble

Combattre les discriminations sans victimisation

Challenges

Un(e) élève se plaint systématiquement de discriminations par rapport à sa personne et/ou son identité.

 

Les comportements de victimisation sont des compensations émotives par rapport à des sentiments d’injustice et de colère. Ils supposent implicitement un rapport de domination qui entraîne la discrimination répétitive d’une communauté, d’un groupe ou d’une personne. Face aux discours victimisants, le premier défi est de faire la différence entre l’expression des émotions et les faits qui les provoquent. Comment savoir si, derrière les paroles, il y a une relation de domination claire et effective, ou bien si ce sont les émotions des acteurs qui les empêchent de voir leur part de responsabilité dans le processus ? Les discours victimisants associent souvent également des éléments personnels et locaux à des récits médiatiques ou collectifs plus larges. Dès lors, comment aider les protagonistes à faire la différence entre les faits et les émotions qui les concernent et ces récits (régulièrement trompeurs) qui alimentent leurs frustrations ?

 

Aider à mettre de l’ordre, préparer l’action

Un autre challenge est, quelle que soit la gravité de la situation initiale, de permettre aux personnes concernées de passer du discours de la plainte à la réflexion et la mise en place de solutions. Ce basculement n’est pas du tout évident, tant chez certains le discours victimisant fait partie d’un cycle. C’est une sorte de ritournelle qui traduit que, d’une certaine manière, les personnes concernées se satisfont d’une situation injuste et frustrante, tant qu’ils peuvent en désigner un coupable.

Options

À court terme, écoute et analyse

Parce que le discours de victimisation est d’abord un discours d’émotions, à court terme, il est très important qu’il soit accueilli comme tel : avec de l’écoute, un maximum d’empathie et avec de la reformulation afin que les acteurs prennent bien conscience qu’ils sont entendus. Plus les émotions et le sentiment d’injustice sont forts, plus il est important que cette phase d’écoute active soit conséquente.

 

Lors de ces moments d’écoute, il est intéressant d’analyser la posture des personnes en termes d’étapes de résilience. S’ils se plaignent, il est possible qu’ils soient dans la phase de colère, mais aussi dans celle du marchandage ou de la tristesse (voir Annexe 12). Dans la phase de colère, c’est surtout de décompression dont ils ont besoin. Dans celle de marchandage, il s’agira davantage de les faire réfléchir pour avoir plus de lucidité. Quant à la phase de tristesse, elle nécessite plutôt de les aider à déculpabiliser.

 

À moyen et long terme, faire levier pour la réflexion et l’action

C’est ce qui fait que, de court à moyen terme, plusieurs possibilités s’offrent dès lors. Il est par exemple possible d’utiliser le tableau « faits et émotions » afin d’aider à la décompression, et à l’identification des causes (voir Annexe 4). Il est possible aussi de partir de ce tableau pour dégager des pistes de solution. Ces pistes de solution peuvent être individuelles ou collectives. Dans un cas comme dans l’autre, il ne faut vraiment pas sous-estimer l’importance de ces stratégies de résilience. Le danger de la victimisation, c’est en effet d’amener à désigner un coupable, souvent fantasmé, et ensuite de conduire à l’idée qu’il faut d’une manière ou    d’une autre le punir. C’est le tremplin idéal pour favoriser l’influence des discours victimisants et/ou conspirationnistes qui parsèment certains réseaux sociaux, encourageant dès lors plusieurs formes d’extrémismes, politiques et/ou violents.

 

Pour aider les jeunes à trouver de l’espoir et des pistes, il est également très intéressant de les confronter à des personnes qui ont vécu ce genre de situation et qui, au final, s’en sont bien sorties. Cela peut se faire en les invitant à l’école, mais aussi en sortant pour aller les rencontrer.

 

À moyen/long terme, vous pouvez choisir de vous mettre en projet pour agir sur les causes, pour impliquer le groupe dans une dynamique de résilience collective.

Ressources
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