Au détour d’une conversation ou d’un sujet, un(e) jeune s’exprime sur la colonisation en pestant sur les Belges et ce qu’ils ont volé au Congo. Il/elle s’énerve et surenchérit, d’autres répondent en disant que les Belges ont aussi apporté des choses positives en Afrique. La situation se tend. Que faire ?
Les blessures coloniales sont encore largement ouvertes, et du coup très sensibles. Pour ceux qui les ressentent, la relation aux apparents héritiers des colonisateurs est difficile : d’un côté, il y a prescription pour les crimes de leurs ancêtres. De l’autre, les conséquences (notamment économiques) en sont encore omniprésentes. Quant aux attitudes coloniales, elles sont encore bien là, et tellement peu a été fait, si pas pour réparer, au moins pour reconnaître les erreurs du passé.
Objectiver les faits, apaiser les émotions pour préparer le débat
C’est pour cette raison qu’il ne faut pas sous-estimer la charge des questions postcoloniales, et que prendre le temps de l’aborder peut réellement être opportun.
Dans cette question plus que dans d’autres, la blessure identitaire est conditionnée par la reconnaissance des faits. Dès lors plus que pour d’autres questions, il est nécessaire de prendre un temps pour objectiver ces faits, et pour bien les distinguer des émotions en présence.
À court terme, objectiver et reconnaître les faits
À court terme, il s’agit bien sûr de gérer la discussion selon les principes des débats polarisants (voir Annexe 3). Dans cette discussion, il peut être bon d’aider les jeunes à préciser les faits : Où ? Quand ? Comment ? Cela permet à la fois de reconnaître l’ampleur des blessures et des injustices, tout autant que l’époque à laquelle ces faits se sont déroulés. S’il y a plusieurs élèves congolais ou centres africains d’origine dans la classe, il est intéressant de noter ces faits au tableau, en laissant la possibilité d’écrire aussi leurs émotions associées dans la colonne de droite (voir Annexe 4).
À moyen et long terme, diversifier les réflexions
À moyen terme, il est intéressant de mettre les participants au travail sur les faits, sur les histoires et les enjeux de la colonisation. Une tâche intéressante est par exemple de constituer des dossiers sur les différentes aventures coloniales, sur les différents pays européens colonisateurs et sur les peuples qu’ils ont colonisés. La position actuelle de ces pays, quant à la reconnaissance des blessures qu’ils ont causées, est aussi pertinente à aborder.
Il est également opportun de cultiver le débat au moyen de joutes telles que « Faut-il rendre les œuvres dans les musées ? » ou « Faut-il déboulonner les statues des personnages historiques controversés ? » (Voir Annexe 9).
À moyen ou à long terme, il est tout à fait possible de mettre en place un projet en lien avec une des nombreuses associations actives sur le sujet (voir ressources).
https://www.memoirecoloniale.be/
Sur le même sujet, voici une explication en vidéo : https://vimeo.com/17910776
www.ecolecitoyenne.org/fiche/des-tableaux-pour-reflechir-a-chaud
Ressources spécifiques dans ce guide
Pour jouter ou en débattre autrement (voir Annexe 9)
THE E-LEARNING TOOL
This project is co-funded by the Internal Security Fund of the European Union – GA N° 871038