Société et idéologies

Mieux comprendre l’immigration

Challenges

Un jeune dit que les immigrés sont venus en Belgique pour notre argent et pas pour s’intégrer. “La preuve ? Ils ne parlent même pas français !”. Certains jeunes d’origine étrangère réagissent. Que faire ?

 

Les questions migratoires sont aujourd’hui très prégnantes dans les médias et l’actualité. Les discours y alimentent la crainte de l’envahissement des migrants et de la menace qu’ils pourraient représenter pour les emplois belges, les ressources de l’État (« ils profitent de la sécurité sociale »), les normes culturelles belges (la théorie du grand remplacement, « l’islamisation de la société ») ou encore par leur criminalité présumée (« terrorisme »). Du fait de cette grande présence médiatique et politique, il n’est pas étonnant de les retrouver chez les jeunes.

 

Gérer les violences des clichés, ouvrir aux pistes de réflexion

Dans ce genre de situation, le premier enjeu est de garder un cadre de parole respectueux sans pour autant casser les échanges (voir Annexe 2). Il s’agit aussi de repérer pour qui ces questions semblent représenter des enjeux identitaires, et qui pourrait se sentir blessé. Le but sera ensuite de lancer les élèves dans une réflexion plus large sur les multiples enjeux des migrations, sur leurs causes, sur les peurs qui y sont associées, sur la question de la « citoyenneté mondiale » qui est ici, en fait, l’enjeu final.

Options

À court terme, garantir des débats respectueux

À court terme, l’enjeu est bien évidemment de gérer le débat pour maintenir le respect entre les participants. Entamer une réflexion avec les jeunes à partir d’une attitude maïeutique (Annexe 7) pour leur faire cerner la complexité de la réalité migratoire. Préparer de cette manière les différents thèmes qui seront abordés à moyen terme.

 

À moyen terme, creuser les racines des participants et de la migration

À moyen terme, il peut être bon d’apporter des informations factuelles sur les différentes définitions autour des termes migratoires ainsi que les caractéristiques des migrants (origines, proportion de la population, etc.), l’histoire des migrations en Belgique (la Belgique a elle aussi été une terre d’émigration), les lois régissant l’immigration (accès au territoire, permis de travail, droit à l’asile) et la situation de l’Europe au regard d’autres pays du monde (rappelons que les pays qui accueillent le plus de migrants restent des Pays du Sud). Ce travail peut se faire sur base de votre apport, mais aussi en mettant les élèves par groupe et en leur permettant de chercher eux-mêmes les informations.

 

Même si la classe comporte en apparence peu d’immigrés, il peut être bon de demander à chaque élève de faire un tableau d’ascendance (voir ressources) en y indiquant les qualités de ses ancêtres, mais aussi leurs provenances. Un tel travail permet en général de voir que nous sommes tous plus immigrés qu’il n’y paraît. Si la classe comporte au contraire une assez grande proportion d’immigrés, la technique des « récits migratoires » est plus qu’intéressante (voir ressources).

 

Si ce débat a donné lieu à des replis communautaires dans votre groupe, vous pouvez vous référer à la fiche correspondante (5.1.1).

 

À moyen et long terme, connaissances et projets

À moyen/long terme : il s’agit de développer un rapport informé à ces thématiques plutôt que parasité par un rapport uniquement identitaire au sujet ou par les discours ambiants véhiculant des stéréotypes et de comprendre qu’il existe une pluralité de récits migratoires qui ne peuvent se résumer en une proposition unique.

 

Il est aussi possible de convier des associations pour des animations autour de la déconstruction des préjugés. Des activités peuvent d’ailleurs être organisées avec de jeunes migrants du même âge pour dépasser les stéréotypes dans la rencontre. Des conférences gesticulées de migrants racontant leurs parcours sont enfin intéressantes pour stimuler la réflexion au travers de l’empathie et du rire.

Ressources
europe logo white

THE E-LEARNING TOOL

EUROGUIDE EU flag

This project is co-funded by the Internal Security Fund of the European Union – GA N° 871038