Vous arrivez en classe et les élèves parlent d’un événement d’actualité qui a été partagé la veille au soir sur les réseaux sociaux et dans les médias. Ils ne sont pas du tout d’accord entre eux. Vous n’avez pas du tout suivi et ne connaissez rien au fond de la question. Que faire ?
Cette situation est hyper fréquente dans le quotidien des jeunes. Ils n’en parlent pas forcément avec les adultes mais, lorsque c’est le cas, c’est une réelle opportunité tant les enjeux en présence sont nombreux. En travaillant la relation des jeunes aux sources virtuelles d’information, on les aide en effet à devenir des chercheurs critiques et à se prémunir des fake news. De cette manière, on se donne les moyens de travailler leur compréhension des médias et le crédit que l’on peut leur apporter, que ce soient des médias traditionnels, du journalisme indépendant ou des médias sociaux. Plus généralement, c’est la relation des jeunes à la démocratie, à l’État et à l’espace public qui est en jeu, ce qui montre toute l’importance de la démarche.
Face à des sujets peu connus, posture du chercheur et maïeutique
Par ailleurs, ce genre de situation a la particularité de nous faire intervenir sur des sujets dont les élèves ont beaucoup plus l’habitude que nous mais vis-à-vis desquels ils ont peu d’esprit critique et pour lesquels personne n’a réellement de recul. Cela nécessite une posture alliant habilement les outils de remise en question et ceux qui permettent l’implication et la reconnaissance des élèves.
À court terme, débattre pour faire réfléchir
À court terme, l’idéal est d’utiliser la stratégie de la maïeutique (Annexe 7) en posant des questions aux élèves à la fois sur ce qui s’est passé et sur ce qui est en jeu. De cette manière, vous leur reconnaissez leur expertise, vous vous intéressez à eux et vous vous donnez les moyens de vous faire une idée plus précise des enjeux. Si vous le jugez opportun, vous pouvez tout à fait diviser les jeunes en petits groupes pour dynamiser les échanges, varier les questions ou varier les approches du problème (voir Annexe 4).
À moyen terme, mettre les jeunes en posture de recherche
À moyen terme, poursuivre le travail en groupe est également opportun, mais cette fois-ci pour approfondir les dossiers, mieux décrire les médias utilisés et les problèmes rencontrés. À cette fin, ne pas hésiter à donner à chaque groupe une mission de recherche, des consignes y aidant ainsi que des sites de référence pour bien faire leurs recherches (voir ressources).
Avant ou après ces travaux, leur présenter plusieurs sites d’information ou de prévention des fake news est également plus que judicieux.
À moyen/long terme, mettre en place des projets de construction d’objet médiatiques est vraiment une option très efficace. Parce que les élèves les mettent eux-mêmes en place, ils se rendent compte bien plus précisément des enjeux, surtout si, à côté d’eux, vous ne manquez pas de les leur pointer. Organiser une visite d’un grand média, ou recourir à « journalistes en classe », est également une option intéressante.
À plus long terme cette fois, un axe de travail incontournable est, avec des collègues, d’aider les élèves à construire un pôle journalistique à l’échelle de l’école. Même si c’est un gros travail, c’est aussi un outil hyper utile en matière d’éducation aux médias, en même temps qu’une démarche utile pour plein d’autres choses (image de l’école, éducation au civisme, renforcement des cours…).
www.ecolecitoyenne.org/fiche/apprendre-a-rechercher-de-linformation-en-ligne
Ressources spécifiques dans ce guide
Pour jouter ou en débattre autrement (voir Annexe 9)
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